L'eau se cultive à Eyguière

Publié le par Béatrice Hermesdorf

Pouvons- nous nous enivrer aux sources des fontaines qui arrosent nos vies ? De toute part, l’eau jaillit semant sur son passage le renouveau de la vie. Lorsque chez nous l’orage gronde, pensons que certains accueillent avec joie les gros nuages prêts à se crever sous le poids de l’eau. Imaginons le bonheur de l’agriculteur qui regarde tomber les gouttes de feuilles en feuilles quand nous jurons contre le goutte à goutte de la fuite dans la tonnelle ou du filet qui serpente entre les tuiles. Tendons l’oreille et profitons de cette musique offerte par les émissaires des glaciers, par les cours d’eau qui tourbillonnent dans leur lit comme les enfants trop exciter pour se coucher. Eau qui frappe, eau qui caresse, érode et charrie cailloux, rochers que le photographe attrape pour l’éternité, que le sculpteur épure pour en dévoiler le secret. Le promeneur n’hésitera pas à plonger sa main dans l’eau fraîche pour se désaltérer pensant que chez lui, l’eau pure circule à travers tuyaux et robinets. Ressource cachée dans la ville, ressource précieuse là où elle fait défaut amenant les hommes à trimer pour creuser des canaux. Source de vie quand elle coule dans nos veines, quand elle chemine de l’œsophage vers nos cellules, quand elle arrose notre jardin, nos champs, nos prés, de la roche et du ciel, l’eau se promène jusqu’à l’océan. Elle transporte avec elle tout ce qui tombe dedans, complice involontaire de bien des misères chez nos cousins poissons et leurs voisins.

L’eau joue aussi avec nos yeux, se parant de mille feux quand le soleil se couche sur les flots, quand le clapotis de l’eau caresse la roche qui rougit, jaunit, bleuit sous l’émotion. Elle joue avec nos sentiments quand elle se met au diapason de nos peines, « quand il pleut dans nos cœurs comme il pleut dans nos villes », quand « les sanglots longs des violons de l'automne blessent nos cœurs d'une langueur monotone » , quand « la mer est notre miroir et que nous contemplons nos âmes », « la tempête béni nos éveils maritimes et nous dansons alors sur l’eau » car elle est eau de vie. Alors enivrons-nous.

 

http://www.ateliers-agora.fr/lenvironnement-se-cultive-les-cycles-de-leau/

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